Concilier liberté et égalité, une vaine espérance…

« Les paroles qu’on lui adressait étaient comme des pierres qu’on jette dans un puits ; on entendait le bruit mais, on ne savait pas ce qu’elles devenaient. »
Alexis de Tocqueville

Dans un précédent article (Divine et Impera) on a vu l’intérêt et la méthode d’un candidat, au moment des élections, à constituer une division pour que « minoritairement » il puisse se saisir du pouvoir.
Assis dans un fauteuil de maire et bénéficiant d’une large majorité de voix (18 sur 23), on aurait pu s’attendre à ce qu’il prenne en considération un groupe d’opposition dont le rôle, minoritaire avec 42% des suffrages exprimés, est essentiel pour renforcer la vitalité et la réalité du débat local. C’est ce qui se fait dans la quasi-totalité des communes voisines qui intègrent dans le fonctionnement municipal les élus d’opposition, allant même à leur attribuer des présidences de commissions dont celle des finances.

Deux questions se posent à nous :
* Pourquoi vouloir mettre en place une discrimination (séparation d’un groupe humain d’un autre en le traitant plus mal) alors qu’on dispose d’une majorité confortable ?

 *Pourquoi mettre en place une stratégie d’isolement et de refoulement d’un groupe en privant le village de débats et d’échanges d’idées ?

Dans les faits, la procédure a commencé le 11 avril dernier en séance du Conseil Municipal. Aux exceptions des élections, des Commissions d’appel d’offres et du CCAS, réglementées par une attribution à la proportionnelle ; les sept autres délégations obligatoires on été attribuées à 10 délégués titulaires et 10 suppléants du groupe de la majorité. Il est à noter que dans la mandature précédente aucun rapport d’activité des délégués en poste n’a été rapporté en séance du Conseil. Nous l’exigerons pour cette mandature.
S’agissant de commissions municipales, non obligatoires pour les communes de moins de 3500 habitants mais fortement recommandées pour permettre aux élus de communiquer sur les axes importants de la vie du village, onze commissions avaient été mises en place, en mars 2008, lors du précédent mandat. Aucune n’a été réunie de manière formelle et aucun compte-rendu n’a été produit. Nous avons noté que certaines commissions qui nous paraissent essentielles n’existaient pas. C’est le cas de la commission des finances et celle des travaux.
En début de ce mandat, nous avons demandé la création de nouvelles commissions municipales. Le maire a rejeté notre demande. D’autres communes de moins de 3500 habitants ont fait choix de les constituer, voire d’y adjoindre des compétences extra-municipales avec pour objectif d’associer les citoyens à la vie de la commune !
Il semblerait que des groupes de travail aient été constitués en catimini ! Nous avons demandé leur composition et sommes dans l’attente d’une réponse.
Qu’en est-il enfin du bien-fondé de ne créer que cinq postes d’adjoints, alors qu’il y a tant de choses à penser et à faire dans notre commune et que six postes sont possibles ? D’autant que lorsqu’un adjoint démissionne on ne le remplace pas sous prétexte qu’il ne s’occupait que des cimetières ! Que deviendra le poste du 2ème adjoint qui a la responsabilité des permis de construire quand ceux-ci passeront prochainement sous la coupe de la Communauté des Communes Albères Côte Vermeille ?
Dans le cadre des délégations de fonctions accordées aux adjoints, qui a la délégation finances ? Qui a la délégation travaux ? Qui a la délégation relationnelle avec le personnel communal ?

De ce qui précède, on ne peut que constater une gestion autocratique qui soulève beaucoup d’inconnus. On ne nous permet pas de nous placer en amont des projets, d’en discuter et de donner notre avis sur les affaires de la commune. Fort heureusement, en aval, nous ferons en sorte d’évaluer les pratiques qui nous sont imposées, de veiller à la transparence des opérations, d’en contrôler les impacts aux fins de préserver l’intégrité financière de la municipalité et d’en donner connaissance aux habitants.

Jacques Pelet

4 Thoughts to “Concilier liberté et égalité, une vaine espérance…”

  1. Joseph

    Quelques exemples de bonne gestion de la commune:
    Salle des associations : 5 ans que les travaux ont commencés, avec changement de maître d’oeuvre, pour reprendre la même Bellavista, si je ne m’abuse. Les malfaçons se succèdent, les employés municipaux y interviennent.
    Le panneau lumineux devant la poste est toujours en panne ! Depuis combien de temsp ?
    Place de la Sardane, sous le château d’Eau, une entreprise à ouvert la route pour y procéder à des travaux sur une artère (EDF ??), un bon mois au moins s’est écoulé, et toujours en place des barrières de protection en attente de goudronnage du trou. En plein virage, risque de choc avec une auto, ou un piéton, car il n’y a plus de trottoir.
    L’immeuble sis place de la République faisant coin avec la rue de l’Eglise est ouvert à tous vents. Le bonheur des chats et autres intrus. C’est immeuble est propriété de la vile.
    Jusques à quand, Monsieur le Maire abusera tu de notre patience.

  2. Jacques PELET

    Chère Jaqueline,
    Vos propos réalistes et pertinents donnent une bonne image du despotisme local.
    S’agissant des «  bons sentiments » que le maire n’a pas à mon égard peut-être sont-ils motivés par le pouvoir de nuisance que je suis susceptible d’avoir contre la politique autocratique qu’il entend mener ?
    La personne du maire ne m’intéresse pas, sa gestion de la commune, oui. Et je trouve qu’elle est catastrophique en rapport à ce que pourrait-être notre village.
    Bénéficiant du statut d’élu ma démarche est engagée, actuellement, à vérifier l’application des règles de gestion de la commune et d’agir par toute action qui donnerait un plus à ses habitants.
    Nul doute que si des éléments me faisaient constater des erreurs ou fautes à l’encontre de l’intérêt général, mon droit de communication s’ouvrirait à la transparence.
    JACQUES PELET

  3. Joseph

    Les conseillers de la majorité sont traités comme quantité négligeable, et ils continuent de siéger. Il doit bien y avoir une explication, une anguille sous roche ? Ou bien ils sont masochistes. Je n’évoque même pas l’élue de la majorité de « gauche », qui en plus recueille le mépris de nombre de citoyens (elle et ses affidés). Qui gagnent-ils ?

  4. Jaqueline

    Monsieur PELET, vous avez bien raison de parler de gestion autocratique, ce qui intéresse « not’ bon Maire » ce n’est pas de partager le pouvoir, de travailler en concertation, encore moins de dialoguer avec ses conseillers municipaux, c’est de le centraliser sur sa personne et d’évincer même « les siens » pour décider tout seul, en Maître absolu, fier comme Artaban.
    Quant aux commissions, délégations ou autres terminaisons en « ions », c’est purement de l’obstruction de sa part.
    N’attendez rien de son mandat, vous êtes dans l’opposition (encore une terminaison en ion) et il ne vous aime pas !

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