Dans la plaine du Roussillon, nous retrouvons un grand nombre d’espèces végétales qui à l’origine appartiennent à la partie montagneuse du département. Les eaux de pluie et les inondations sont le principal véhicule des espèces, mais parfois les plantes sont découvertes dans des habitats surprenants qui ne peuvent trouver leur explication par ce simple fait.
C’est le cas autour de l’étang de Saint-Nazaire, à quelques mètres du bord, les bancs de sable assez élevés ne sont jamais recouverts par les eaux de l’étang pourtant, on y voit croître des plantes originaires des lieux arides de la plaine. Ce ne sont pas les eaux qui ont importé les espèces des lieux arides, ici, il faut inculper les violents coups de vent du nord-ouest qui transportent par-dessus l’étang les sables de la plage voisine et avec ceux-ci les graines des plantes rustiques qui s’accommodent d’un substrat pauvre en principes fertilisants. Nous vous invitons à découvrir les plantes de nos campagnes qui sont arrivées chez nous grâce à la Tramontane.
Dans le bulletin de la Société d’histoire naturelle de Toulouse de janvier 1938, nous avons trouvé notre village et quelques communes avoisinantes cités, nous allons donc suivre ces spécialistes pour constituer notre premier herbier.
La « valériane » est en fleur de mai à septembre. Aussi appelée herbe aux chats, herbe du loup, son nom provient du latin « valere » qui signifie bien se porter. La valériane est une plante dont les vertus médicinales ont été reconnues dès le IXe siècle. Plante vivace à rhizome cylindrique, elle peut atteindre 2 mètres de haut, les feuilles du bas sont pétiolées et regroupées en rosettes, pennatiséquées. Les supérieures sont sessiles et opposées. Les fleurs sont regroupées en corymbes, eux-mêmes disposés en ombelle, chaque corolle est gamopétale, de couleur blanche ou rosée. Commençant notre herbier, certains termes techniques nous sont encore inconnus et il nous est donc apparu astucieux à ce stade d’en donner la signification.
- Rhizome : c’est la tige souterraine, parfois subaquatique, remplie de réserve alimentaire de certaines plantes vivaces.
- Du latin « petiolus : petit pied » Une feuille pétiolée est une feuille portée sur une tige par un pétiole
- Du latin « penna : plume » pénnatiséquée se dit d’une plante dont les folioles sont dissociées jusqu’à la base.
- Gamopétale « Du grec ancien γάμος, gamos : union » et pétale, caractérise une corolle d’une seule pièce, dont les pétales sont soudés entre eux, synonyme : monopétale
On trouve communément la Valériane en Europe, sauf sur le pourtour de la Méditerranée, c’est pour cette raison que sa présence à Saint-Genis près du canal des Albères, au Boulou sur la rive droite du Tech notée dans le bulletin de la Société d’histoire naturelle de Toulouse est intéressante.
La valériane fleurit de juin à août, si vous souhaitez utiliser les racines pour leurs vertus, il est conseillé de couper les fleurs. Le rhizome qui peut atteindre plus de 2 m de long se récolte à la fin septembre et sèche à l’air libre après nettoyage. L’Europe produit un peu plus de 1200 tonnes de racines séchées par an.
Autrefois considérée comme un puissant filtre d’amour, la racine de la Valériane est utilisée en pharmacopée, pour ses propriétés antispasmodique, hypnotique, sédative.
Pourquoi la valériane est-elle appelée : l’herbe à chat ? L’odeur particulière de la Valériane exerce une attraction très particulière sur les chats. Ils s’approchent, s’y frottent, s’y roulent avec un vif plaisir. Une petite pelote de tissu dans laquelle vous aurez mis quelques feuilles de Valériane deviendra bien vite son jouet favori. Attention un dicton affirme que le jardinier qui plantera de la Valériane dans son jardin deviendra l’esclave de son chat.
Chinwe Enu et Adrienne Webser ont –elles trop abusée de la Valériane, à vous de nous le dire ?