Lettre ouverte de Laurent Counord

Lettre ouverte d’un élu, conseiller municipal, à la République.
Saint Genis des Fontaines, Pyrénées-Orientales : FN 57%

Lettre en copie à :
Mr François Hollande, Président de la république Française,
Monsieur Manuel Valls, Premier ministre du gouvernement,
Monsieur Pierre Aylagas, député maire, président de la CDC-Albères Cote Vermeille,
Madame Josiane Chevalier, Préfet des Pyrénées-Orientales,
Monsieur Gilles Giuliani, sous préfet de Céret, Pyrénées-Orientales,
Service central de prévention de la corruption,
Les quotidiens L’indépendant, le Monde, Le Canard Enchainé… 

 

Saint Genis des Fontaines le 30.03.2015

Chère République,

Depuis plusieurs années résonne en périodes électorales le même questionnement quant à la montée en puissance d’un parti aux préceptes troubles et inappropriés aux valeurs que vous avez, Madame la République, défendues par le sang.

Les débats qui s’ensuivent, souvent des monologues, voient les fautes rejetées tantôt sur les uns, tantôt sur les autres. Puis, les langues se lient et peu à peu on oublie jusqu’aux prochaines élections qui souffleront à nouveau sur les braises. Ce cycle n’a en fait jamais permis de trouver réponse aux vraies questions qui semblent n’intéresser qu’une minorité. D’où peut bien venir ce mécontentement si toutefois le vote Front National en était un ?

Qu’est-ce qui pousse, jusqu’au plus profond de nos provinces, une partie de notre population à se fourvoyer avec les rengaines du passé, sous le regard fiévreux et rebuté de l’autre camp ?

A quarante-sept ans, j’en suis, sans doute comme bon nombre d’entre nous, à la réflexion de savoir si l’espérance portée depuis mon plus jeune âge au sort social n’aura pas été inutile. J’ai tout d’abord trouvé en moi les justifications nécessaires à l’action de vote avant de douter de son importance. Puis, j’ai retrouvé la réelle volonté germée dans la vision de tes ardents combattants morts pour que tu vives et j’y suis retourné, sans pour autant je le confesse, effacer cet affreux doute : s’ils étaient aujourd’hui vivants par le plus grand des miracles, quel serait alors leur combat ?

Mon civisme et la raison l’ont emporté, mais je garde le plus grand respect pour celles et ceux qui n’ont pas le même cheminement, physique, moral et, ou intellectuel, avec l’impératif toutefois que leurs opinions et convictions ne soient en rien néfastes au bien-être du groupe ni au respect de ses individus.

Alors, devons-nous renvoyer chez eux cette population d’ailleurs ? Et si dans cette chasse aux sorcières plus médiatique que purificatrice nous n’apprenions jamais que souvent chez eux, c’est bien ici. Sortirons-nous d’une Union que personne ne donne le sentiment de maîtriser et qui ne plie que trop souvent sous le joug de puissants lobbies ? Nous pourrions alors nous enliser en portant à bras le corps nos projets franco-français au lieu de nous battre pour que surgisse une formidable mutualisation des moyens. Non, le mécontentement ne prend pas naissance dans la vision de l’autre, il n’en est que l’exutoire, l’élément qui cache cette forêt parsemée de troncs que nous avons laissé pourrir et que nous ne voulons plus voir.

Je ne peux m’empêcher de me triturer l’esprit sur les véritables motivations d’un tel vote. Médias, politiques, penseurs et hommes de bonne volonté ne cessent aussi de chercher la tête haute, dans l’espoir de trouver en quelque nébuleuse, la compréhension d’un acte que tous réprouvent mais dont ils dissimulent de moins en moins l’existence. Si les fondations ne sont pas stables, comment la maison le sera-t-elle ?

Peut-être que nous devrions aller chercher le pourquoi de ce refus grandissant au cœur de nos campagnes. N’y entendez-vous pas chère République, mugir ces tristes citoyens, fatigués de ne plus intéresser personne ? N’entendez-vous pas les lamentations de ces hommes et de ces femmes presque honteux de recevoir cette intolérable et méprisante image que leur renvoie ce  » peuple d’en haut  » ?

J’habite un petit village aux pieds des Albères, merveilleux contrefort des Pyrénées Orientales, chargé d’histoire multiculturelle où vivent des gens simples au caractère bien trempé, incontestables défenseurs de vos valeurs. Dans ce village de 2800 âmes, j’y suis élu conseiller municipal d’opposition, mais cela n’en enlève à mes yeux aucune valeur. Si 44 % de votants a fait confiance à notre équipe en mars 2014, ils sont aujourd’hui 57 % de Saint-Genisiens à penser que le Front National peut insuffler un nouveau dynamisme départemental dans les questions d’ordre sociales, éducatives, de transports ou encore d’infrastructures routières. Ces résultats ont vite dépassé les frontières de notre commune pour étayer les articles de journalistes régionaux aussi inquiets qu’étonnés. Sommes-nous plus intolérants que la moyenne des Français ? Passé la première analyse à chaud, le tumulte et la colère, je répondrais non. Serait-ce les prémices d’une mutation sociale dont le foyer se situerait au beau milieu d’irréductibles petits villages catalans ? Je ne le pense pas non plus. Et si ce n’était que le symptôme d’un refoulement colérique ? Ou peut-être le réflexe autodestructeur d’une population exaspérée par tant d’impunité ressentie au quotidien et dans le village en particulier ?

J’ai longtemps imaginé que sous votre aura protectrice toutes les grandes choses étaient possibles, que chacun de nous pouvait apporter sa pierre à l’édifice, par pur altruisme, pour le bien-être commun. Je vous ai applaudi lorsque vous avez donné la parole à la minorité de ces communes de moins de 3500 habitants. J’ai adhéré à cette louable volonté de mettre un peu plus de transparence dans les « affaires », que seuls de petits groupes de nantis parvenaient à modeler à leur guise en étant aidés par une lourdeur administrative et les méandres d’un langage inintelligible aux oreilles du profane. Mais qu’en est-il exactement, un an après ? Qu’en est-il aujourd’hui de ces nobles desseins ? Je n’arrive que très difficilement à dissiper une vilaine inquiétude. Ne nous avez vous pas donné dans vos efforts que le simple droit de voir et non d’agir ? Quelle en serait la raison ? Sinon, pourquoi me resterait-il alors de vos manœuvres, que ce petit air de « pain pour le peuple » et un arrière-goût de rance.

Nous sommes six élus de l’opposition. En un an de conseils municipaux, nous avons dû faire face aux affronts d’un maire pour qui la loi, est sa loi. Nous avons constaté de nombreuses irrégularités dans le budget primitif ou supplémentaire, demandé des réponses aux anomalies sur les attributions de marchés de travaux sans jamais en recevoir de cohérentes, alors que des factures acquittées n’ont aucune prestation réalisée, que des travaux ne correspondent à aucun produit installé ou que d’autres travaux sans facture ni devis ne trouvent pas plus d’explications et tout cela pour plusieurs milliers d’euros sur nos quatre premières études. Nous sommes rentrés très vite dans le vif du sujet, ceci dès notre investiture, avec la création des seules commissions municipales obligatoires – ouverture des plis et attribution des marchés. D’ailleurs, quels plis ? Visiblement le maire est mandaté à les ouvrir seul ! La loi c’est lui. Lors de tous les conseils, nous tenons tête à un individu dont le mépris pour une grande partie de son village n’a d’égal que sa gouvernance autocratique et les grands efforts qu’il fournit pour nous cacher le maximum d’informations, celles que nous estimons nécessaires pour le bon exercice de nos fonctions, mais la Loi c’est lui. Les comptes rendus qui s’en suivent ne reflètent que très rarement la vérité. Pour le dernier des propos y sont même mensongers. J’ai peur, peur que personne ne s’en soucie, que plus personne ne nous soutienne quand nous dénonçons le non-respect des obligations légales dont nous sommes constamment témoins. Pas d’inscription au budget des travaux obligatoires, d’entretien, de rénovation… Mais la loi c’est encore lui. Conséquences, une partie de nos rues et chemins pétillent d’un beau et pimpant goudron quand d’autres, en terre, prennent des airs de champs de bataille à la circulation impraticable de par la taille de ses ornières. Quelle en est la raison ? Le président d’une association enregistrée en préfecture et agrée association locale d’usagers y habite. Cette association n’a jamais été consultée pour les projets d’urbanisme comme la Loi le demande ni pour les modifications incompréhensibles du POS, mais la loi, c’est lui. Et elle lui permet apparemment de traiter ce président de « CON » en vociférant de crétines déclarations :  » tant qu’il habitera là, la rue restera dans cet état. » J’imagine qu’après avoir gagné son dernier procès contre ce maire au comportement aussi malsain qu’anti-fédérateur, les choses ne vont pas s’arranger. Pour les belles voies goudronnées, je ne pense pas qu’il soit utile de donner d’explications, elles viendront d’elles-mêmes. Notre club de Football dont l’un des joueurs n’est autre que celui qui fut notre plus jeune colistier doit aujourd’hui fouler d’autres stades dans d’autres communes. Il ne fallait pas s’opposer à lui. Dernièrement, les médias se sont intéressés d’un peu plus près à saint Genis des Fontaines. La température relevée dans notre maternelle n’atteignait pas les 15°C. Vingt ans que cela dure ! Que le chauffage et l’isolation sont défaillants. Alors après avoir intéressé la radio et les journaux notre maire et sa première adjointe avec qui il partage visiblement les mêmes aptitudes leur ont avoué que des travaux étaient prévus. Chez nous, un maire ça ose tout, d’ailleurs c’est à ça qu’on le reconnaît. La preuve, il ose et se vante d’avoir engagé l’argent du contribuable dans un procès qu’il savait perdu d’avance, mais il fallait « traîner jusqu’aux élections ».

Vous voyez, madame, la République, je ne suis pas sûr que vos objectifs soient aujourd’hui atteints. Je pense aussi que beaucoup d’électeurs de Saint Genis des fontaines, loin d’être racistes, n’ont pas mesuré l’ampleur de leur geste, mais qu’ils se sont tout simplement tailladés les veines de ne pas pouvoir se faire entendre, de ne pas avoir de réponse à leurs attentes et de devoir sans cesse faire des efforts pour vous, quand certains de vos représentants en font pour eux. Ils ont fait l’abominable constat qu’il n’y avait plus d’espoir que tous les partis avaient eu leur chance mais n’avaient rien changé, tous, sauf un.

Je me demande si le plus pénible et consternant n’est pas encore de recevoir de la part des différentes autorités auprès desquelles nous avons cherché de l’aide, le simple conseil de déposer plainte. S’il y avait là une réelle volonté de contourner la Loi, serions-nous seuls ? Si nous devions en passer par là n’ayez crainte, nous le ferons et nous le faisons, pour nous, pour nos enfants, pour les nouveaux arrivants, pour l’ensemble des Saint Genisiens ainsi que l’ensemble des habitants de notre douce France, qui s’est bâtie dans le respect de ce qui est juste et le charmant mélange des différences. Et puis, il faut bien que quelqu’un le fasse sinon, ce serait la porte ouverte à tous les extrémismes.

Aujourd’hui, je veux aussi prendre le temps de répondre à mon fils qui est allé voter pour la première fois de sa nouvelle vie de citoyen. Il m’a demandé quelle en était l’utilité. Je veux prendre ce temps pour ne pas, un jour, voir sur mes désillusions fleurir en lui l’indifférence.

Sachez que je garde malgré tout ce fervent désir de croire en vous tout en repoussant au mieux, le continuel et populaire, « tous pourris ». Mais pour combien de temps ? Aurai-je encore la force de défendre nos institutions, de solliciter la génération montante pour qu’elle s’investisse à son tour ?

Peut-être que j’en demande trop, pour un village perdu aux pieds de ces contreforts pyrénéens. Peut-être qu’au-dessus, on nous a oubliés. Peut-être ne sommes-nous plus visibles, sous la masse des grands projets régaliens.

Mais, chère République, le désaveu ne s’évite pas avec de belles paroles, le mécontentement ne se freine pas avec des promesses non tenues, bien au contraire. Il ne s’efface pas non plus par des querelles égocentriques d’un cloisonnement parlementaire aux antipodes de la réalité du peuple ; mais bien par la liberté, l’égalité, la fraternité et la justice.

Laurent Counord

10 Thoughts to “Lettre ouverte de Laurent Counord”

  1. Monsieur D

    L’argent n’a pas vraiment de valeur quand il n’est pas à celui qui le dépense. Je pense que vous avez montré du doigt la petite partie d’un gigantesque iceberg et je sais de source sure que cela ne va pas s’arrêter là. La mèche a été allumée et cela va faire beaucoup de bruit et de mal à tous ceux qui auront cautionné ou soutenu un système pas très net pour ne pas employer d’autres mots.
    Moi, à chaque fois qu’il y a eu des travaux à st génis, j’aurais aimé qu’ils goudronnent chez moi. À chaque fois que l’économie est venue sur le tapis, j’aurais bien aimé louer mon garage, installer un bar sur mon terrain, monter une casse auto au fond de mon jardin… Au fait, il me semble que quelques véhicules de la mairie ne sont plus sur le village comme d’autres « bien public » ! ou s’en vont-ils ? Un cimetière bien caché à l’abri des regards, comme pour les éléphants? Ah pardon, excusez-moi, vous en êtes qu’au début. Chaque chose en son temps.
    En tout cas, un grand bravo à monsieur Counord. Un homme qui ose afficher ses convictions, qui les assume et qui de plus, donne de sa personne pour les autres, ceux qui n’osent pas ou ceux qui parfois disent blanc d’un coté et noir de l’autre, nous n’étions pas habitués… chapeau !

  2. Jeanne B

    Je me permets de vous écrire à nouveau. Avec tout ce qu’il se trame dans notre village, les suspicions de plus en plus nombreuses et lourdes sur le fonctionnement et la gestion municipale, je me pose une question. Qu’elles sont les capacités, où qu’est-ce qui fait qu’une conseillère sans véritable charisme, qui ne fait pas de bruit, passe d’un numéro sur une liste à première adjointe sur une seconde mandature. On pourrait croire que l’expérience et le mérite y sont pour beaucoup. Mais si jamais nous devions, je dis devions, car je ne voudrais pas trop m’avancer. Mais si nous devions apprendre un jour que toutes ces suspicions n’étaient en fait que la triste vérité !!! cela voudrait peut être alors dire, que les capacités reconnues de cette adjointe n’étaient autres que celles de notre bon maire… Comme l’on-dit, qui se ressemble s’assemble et j’attends avec impatiente que les choses bougent.

    Salutations

    1. Administrateur

      L’ensemble des conseillers de l’opposition, qui font actuellement un travail remarquable, ne s’emploie pas à dénoncer les agissements d’un seul homme, mais bien d’une gestion calamiteuse et surtout, douteuse. Cela sous-entend qu’il faudra bien en tant voulu, se pencher sur les actions du premier magistrat, de ses adjoints, des ordonnateurs actuels et passés ainsi que sur la motivation lors de vote de soutien aux procédures ou démarches portant à équivoque de la part des conseillers municipaux. Cela étant bien entendu du ressort de la justice. Il nous est difficile aujourd’hui de pouvoir en dire davantage en raison des procédures en cours.

  3. mat

    Vous parlez de belles routes goudronné mais beaucoup de noms se disent alors que dans d’autre quartier ca ne ressemble a rien. Il faut que les gens saches qui profite d’avantages ou pas. Vous devriez mettre les noms des routes et qui y habite. Ca empechera au moins que ca continu. Quand on a decider d’etre dans un camp il fait au moins assumer.

    1. Laurent COUNORD

      Bonsoir,

      Mat, au risque de vous décevoir, je n’ai pas et n’ai jamais eu l’intention de lancer ce que j’appellerai une  »chasse aux sorcières ». Pour parler plus clairement, il est hors de question de donner des noms de Saint Genisiens sous prétexte qu’ils aient profité d’avantages que beaucoup auraient acceptés avec grand plaisir. Le problème à Saint Genis n’est pas que certains endroits soient rutilants ou pimpants, mais bien que d’autres aient plus l’aspect de terrains hostiles que celui de ruelles de quartiers résidentiels. Ensuite, si cela a été poussé au « passe-droit » ou au contournent législatif, c’est du ressort de la justice et non d’un lynchage communal pour le plaisir de l’autre camp. Nous parlons là de Saint Genisiens, peut-être de particuliers avec leur savoir et leurs compétences ou de commerçants, d’artisans, d’indépendants; véritable colonne vertébrale de notre village. Ceux qui survivent n’étant pas vraiment épaulés, nous n’allons rien ajouter à cette catastrophe qui tire notre village vers le bas depuis des années. Non, notre seul adversaire est et doit rester la mauvaise gestion d’une poignée d’individus qui n’écoutent que leurs envies sans jamais entendre celles des villageois. Évitons d’être ce que nous dénonçons. Efforçons nous plutôt de réconcilier catalans et non catalans, jeunes et moins jeunes, retraités et parents d’élèves ainsi que l’ensemble de nos concitoyens de tous bords politiques, car il en va du bien-être de tous.

      Laurent Counord

  4. Odette.

    Merci encore monsieur Counord pour la discussion que nous avons eu et pour vos réponses apportées, que je pense sincères. Nous sommes de tout coeur avec vous dans ce long et difficile travail d’union qui doit être fait sur notre village. Bon courage.
    Odette, rencontrée devant le cloître.

  5. maminette

    Bravo monsieur Counord et merci pour tout.
    Outrés de constater que notre maire s’occupe fort volontiers de sa personne avant ses propres citoyens, nous sommes de tout cœur avec vous. Il est en effet grand temps que la justice se mêle des affaires de Saint Genis, et plus particulièrement de celles de notre Maire. Osez, demander un financement aussi conséquent pour la création de terrains de tennis couverts alors que nous avons un trésor culturel inexploité (cloître, villa gallo romaine, chapelle, fontaines…) Ce maire ne tiendrait même pas un stand de crêpes, il coulerait vite la baraque. Par contre, pour lui, les affaires ont l’air de bien se porter. C’est beau l’héritage, mais moins ce que l’on en fait.
    Encore bravo à toute votre équipe.
    Maminette

  6. Albert

    Merci Monsieur Counord pour cette lettre, reflet de notre société où la République est devenue une chimère qui ne représente plus aucune valeur pour ceux, qui sont pourtant aujourd’hui, tous ses enfants.
    Cet absence d’altruisme envers nos prochains est devenue de nos jours monnaie courante où notre société égoïste est devenue la règle.
    Mais notre village est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le Maire à lui seul cumule tous les handicaps de notre société, son autosuffisance couplée à son incompétence mène la commune dans l’abandon le plus total et demain nous serons les habitants du plus nul des villages des P. O.
    (c’est déjà ce qui se dit dans les Albères)
    Nous vous soutenons, Monsieur Counord, avec les conseillers de l’opposition, surtout ne perdez pas confiance, nous sommes nombreux avec vous.

  7. Sylvia Mion

    Un extrait des mémoires pour servir à l’histoire écrit par le Maréchal Gouvion Saint Cyr

    « La majorité des domaines nationaux vendus pendant la Révolution ont diminué considérablement la classe des prolétaires et ont établi entre les hommes qui possèdent et ceux qui ne vivent que de leurs salaires seuls, une proportion tout à fait à l’avantage des premiers.
    Pour acquérir la confiance de cette classe immense qui constitue véritablement la Nation, le gouvernement doit agir avec prudence et loyauté. Il faut qu’il montre dans ses actes, une franchise tellement manifeste, qu’elle ne puisse être obscurcies par les calomnies et qu’enfin il arrive à ce point ou tout les esprits sains et raisonnables ne verront dans les procédés de l’administration que le maintien et l’exécution précise des lois de l’Etat »
    Le crédit à notre époque a eu un effet similaire, permettant à toute une partie de la population d’accéder à la propriété.
    L’histoire se renouvelle. Les travers de l’ancien régime , passe droit, emplois réservés, avantages extravagants, injustices manifestes envers les individus ont déclenché la Révolution, les travers de la 5° République font peut être s’éloigner des urnes les électeurs?Ce serait un moindre mal. La similitude est toutefois remarquable au niveau des administrations, des représentants de l’Etat. Alors la Révolution de 2017 l’avènement du FN? Dans ce cas, la terreur sera tout aussi dévastatrice qu’il y a deux siècles. Soyons lucides, même si nous ne sommes pas très nombreux, nous avons le devoir à tous les niveaux de rester vigilants.Le vivre ensemble c’est aussi avant tout connaitre notre histoire commune, en l’espèce l’histoire de notre belle France.

    Merci Laurent
    Sylvia Mion

  8. La Républiqe

    Mon cher Laurent,
    Il n’est pas dans mes habitudes de donner suite aux lettres d’un « citoyen lambda », surtout en ces temps où tout un chacun en réfère à la République, à la Démocratie Républicaine etc.
    Mais le ton de ta lettre m’a touché, un peu comme une bouteille à la mer. Un peu de regret, de déception, de découragement, et même d’un petit peu de lassitude amenant du désespoir.
    Je te comprends, car je sens petit à petit que ce qui fût ma raison d’être, c’est à dire, la République, la «chose publique », prenant en compte l’intérêt général, disparaît et devient une sorte d’oligarchie. Les élections, dont tu rappelais ce que Coluche en disait « si elles servaient à quelque chose on les supprimerait », donnent la légalité, le pouvoir, à ce qu’il est convenu d’appeler une nouvelle caste, une nouvelle féodalité. La décentralisation est comme la langue d’Esope, la meilleure et la pire des choses, selon l’usage que l’on en fait. Et les dérives font que c’est tout mauvais. Les « anciens » qui ont fait la nuit du 4 août doivent se retourner dans leur tombe. Leurs propres parents avaient fait leur fortune sur plusieurs générations. Ils ont abandonné leurs prérogatives. Les nouveaux, maintenant, ont un, voire plusieurs mandats, pour y arriver, faisant d’ailleurs d’eux des surhommes et des super-femmes !
    Regarde les dernières élections, où tous les partis ont gagné ( !), cela changera-t-il quelque chose ? L’élection terminée, on songe déjà à l’autre, se maintenir à tout prix, voilà la seule raison d’être.

    Dès sa prise de pouvoir, la Présidente du Conseil Départemental et ses « cantonniers », fruits d’un charcutage du territoire, pur produit de feu Bourquin, celui qui a mis en place un clientélisme éhonté, condamné deux fois à la prison (avec sursis), donc pas étranger au rejet d’un grand nombre, n’a eu de cesse de nommer 10 vice-présidents. Soit avec elle-même, 11 élus sur 22 de « gauche ». Lorsque l’on sait qu’une revendication des citoyens, promesse nationale de campagne de la gauche, est le non cumul des mandats et leur limitation dans le temps, on voit bien que ce n’est pas cela qui les perturbe. On voit bien qu’ils n’ont rien compris. Ou ne veulent rien comprendre.
    Regarde, rien que dans le département, nombre de décisions de maires sont contestées par des citoyens, fatigués de ces caciques locaux. Mais voilà, c’est légal répondent-ils, c’est voté par les élus, élus à leur botte. Ne reste plus qu’à s’adresser aux tribunaux, car les représentants du pouvoir, Préfète en tête, ne sont pas concernés. Et cela est usant, long, et pas gratuit.
    Les Préfets ne répondent jamais à une quelconque sollicitation. Ils ne sont pas là pour ça. L’actuelle est d’ailleurs trop soucieuse de se faire photographier pour paraître chaque jour dans les pages du journal local. Disputant le nombre de cliché avec notre « cantonnière » secrétaire d’état.
    Mais comment font-elles, secrétaire d’état, cantonnière ou Présidente du CD, et sénatrice ? Mais comment font ils : maire, député, président de communauté de communes, et de ceci et de cela ? Bon nombre de nouveaux élus sont maires. Encore des cumuls ! D’autres siègent au CG, devenu CD, depuis la nuit des temps, et ont l’âge où leurs seuls projets consisterait à construire des maisons de retraite.

    Alors certains, lassés par tant de mépris de la part de la gauche ou de la droite, mises à égalité dans le mensonge et l’échec perpétuel, vont tenter l’aventure dans les bras nouveaux du FN. Des inconnus, car qui sont-ils ? D’où sont-ils ? Parcours professionnel, âge, famille etc. ? On ne sait d’où ils viennent, par contre on sait où ils vont. Il suffit de regarder les « chefs », issus d’une affaire familiale, bien cimentée, un véritable fonds de commerce. Dans la famille, le pépé président d’honneur à vie, siège (parfois) à l’Europe et au Conseil Régional de PACA, la fille, présidente du mouvement, est, elle aussi à l’Europe et au Conseil Régional Pas de Calais, (pas souvent) et la toute dernière, très proche des idées du pépé, est déjà députée. Idées du pépé qui récidive en permanence avec des propos plus que litigieux ne laissant aucun doute sur ce que serait l’avenir.
    Et dire que ces gens-là sont contre l’Europe ! Ils passent leur temps à se victimiser. Bon, il est vrai que, premiers dans le décompte des voix, ils ne récoltent rien, alors que ceux qui tiennent (très fort) le manche arrivent bons derniers.
    Tu fais appel à la raison. Je ne pense pas qu’elle puisse dire son mot dans ces choix. Aléa jacta est.
    La République.

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