Au temps où l’on observait le Carême avec plus de vigueur qu’aujourd’hui, le beurre , les œufs étaient rigoureusement interdits. A l’origine le jeûne durait 40 heures. Il s’allonge dans les églises judéo-chrétiennes en commençant le lundi, jour de départ du complot des Pharisiens.
C’est à partir du VI° siècle sous l’impulsion de Saint Augustin et de son successeur que le carême est établi dans son calendrier actuel.
40 jours, c’est la durée du jeûne de Moïse avant la remise des Tables de la Loi
40 jours, c’est la durée de la tentation du Christ dans le désert
40 jours, c’est la durée pour la préparation des catéchumènes au baptême
Comme toutes les règles religieuses, le carême est surtout un outil efficace pour régler la vie des hommes, son institution tente de supprimer les famines de fin d’hiver. Un repas par jour, en s’abstenant de toute nourriture les jours de vendredi.
On comprend pourquoi Pâques était attendu avec tant de ferveur par l’ensemble de la population. Dès le XII siècle après la messe de Pâques on présentait une

corbeille remplie d’œufs au Roi qui, à son tour, les offrait à son entourage. Ce fut le départ d’une tradition qui consistait pour les Rois à offrir des œufs de plus en plus précieux, Watteau et Lancret reçurent mission de peindre et dorer de délicieux motifs sur de simples coquilles d’œufs. A la fin du XIX siècle le Tsar Nicolas II offrait pour Pâques à son épouse et à sa mère, des pièces de joailleries qui s’ouvraient sur des merveilles de miniatures : les œufs de Fabergé.
Jamais démentie la tradition de l’offrande des œufs évolue, se démocratise. Ainsi en 1907 dans le journal des confiseurs, on peut lire « La mode des œufs de Pâques est aujourd’hui si répandue que la confiserie, la chocolaterie et même la pâtisserie en fabriquent de toutes sortes ».
Que serait Pâques sans ses cloches ?
La cloche est l’un des plus vieux instruments sonores que nous connaissons. Les premières remontent à l’âge de bronze. On trouve des cloches dans toutes les civilisations, dans toutes les religions.
Sa longue portée acoustique est utilisée pour communiquer avec les hommes mais aussi avec les Dieux. Certains documents attestent que des moines chrétiens fondaient des cloches dès le V° siècle. En 817 les églises paroissiales doivent être équipées de 2 cloches. Peu avant en 801 Charlemagne demande qu’elles sonnent à certaines heures.
Pour les chrétiens après le jeudi Saint, les cloches sont à Rome, et se taisent pour marquer le deuil de Jésus . le jour de Pâques elles sont de retour et carillonnent à toute volée pour annoncer sa résurrection. Dans toutes les églises le sonneur est à l’œuvre le jour de Pâques. Mais, que faire alors lorsque la corde a disparu?
Conte d’Androsic le sonneur
« Androsic était sonneur, et personne mieux que lui ne savait mettre en branle le joyeux carillon, le beau carillon, le gentil carillon d’Arzal…
… La veille de Pâques, fleuries, Androsic après boire vient pour sonner le joyeux carillon, le beau carillon, le gentil carillon d’Arzal.
Mais la corde a disparu et vainement il la cherche ; il ne peut produire le joyeux carillon, le beau carillon, le gentil carillon d’Arzal…
Un rat avait coupé la corde et la croquait tranquillement dans un petit coin, se moquant bien du joyeux carillon, du beau carillon, du gentil carillon d’Arzal.
De guerre lasse, Androsic se jette à genoux et demande à Saint Anne de parer à l’absence du joyeux carillon, du beau carillon, du gentil carillon d’Arzal.
Tout aussitôt il entend du bruit au-dessus de sa tête; un énorme corbeau s’abattait sur les cloches….
… En jouant et des pattes et du bec, il parvint à mettre en branle le joyeux carillon, le beau carillon, le gentil carillon d’Arzal. Et le sonneur donna à sainte Anne un beau cierge de cire jaune, pour avoir empêché le cbomage du Joyeux carillon, du beau carillon, Au gentil carillon d’Arzal.»
Traduit du breton-d’Amézeuil. Récits bretons, 1863
Pour découvrir ce que l’on peut réaliser avec des cloches et des clochettes
« Hallelujah exécuté par « Handbell ensemble »
Ou pourquoi pas « pirates of the Caribbean »suivi du « the phamton of the opéra »