La folie des grandeurs

L’article du blog « Gérer l’argent est bien plus facile quand ce n’est pas le vôtre » rapporte des sommes d’argent considérables que les contribuables devront débourser pour financer la construction d’une nouvelle mairie, aux abords d’un complexe sportif mal placé, peu utilisé, et dont le montant en est provocateur dans cette période d’austérité qui inquiète l’ensemble des collectivités territoriales, de par les baisses programmées des subventions de l’État.

Comment est-il possible, en effet, que des élus sérieux et responsables puissent vider les caisses municipales dans un projet urbanistique prétentieux qui met à mal d’autres réalisations plus valorisantes pour la jeunesse ou l’économie et le patrimoine de notre village ?

En réalité, tout semble indiquer que nous avons là affaire au projet ubuesque d’une première adjointe ambitieuse, souhaitant devenir maire, et saisie par la « folie des grandeurs » pour des réalisations qui ne servent vraiment pas l’intérêt général.

L’exemple de la construction de la nouvelle mairie doit être rappelé.

Le 29 novembre 2010, un marché de maîtrise d’œuvre pour extension de la mairie, d’un montant de 40 000 euros hors taxes pour une enveloppe de 500 000 euros HT, est conclu avec Madame Bellavista. Ce projet raisonnable qui aurait dû permettre une modernisation nécessaire au fonctionnement des services de la mairie sera présenté au Conseil Municipal le 26 janvier 2012 pour y recevoir un accord unanime.

Sans interruption depuis le budget primitif 2010, et ceci jusqu’au budget supplémentaire de 2013 qui mentionne un reste à réaliser travaux de 633 061,96 €, le Conseil municipal donnera quitus au financement du projet ; un règlement partiel de la prestation est réglé à l’architecte.

« Pirouette » à la séance du Conseil Municipal du 29 juillet 2014 : le Maire propose de mettre fin au marché de Maîtrise d’œuvre de Madame Bellavista. Adopté !

Il en coûtera aux contribuables la somme de 25 000 euros (50 % environ du marché initial), en règlement des missions d’étude faites par Madame Bellavista, pour un projet donné sans suite après 4 ans d’engagements financiers successifs où la sincérité des comptes a été sérieusement mise à mal.

Une fois de plus, et comme le soulignait le titre de l’article précédent, « »Gérer l’argent est bien plus facile quand ce n’est pas le vôtre ».

Se pose naturellement la question, à savoir : Pour quelle raison l’exécution d’un projet annoncé à maintes reprises à la population, au motif de résiliation non développé lors de la réunion publique du Conseil Municipal du 29 juillet 2014, inscrit et maintenue dans les comptes de la commune pendant 4 ans avec l’accord de tous les conseillers, et ayant même fait l’objet d’une subvention auprès des services d’État au Budget supplémentaire de 2012, fait décision d’annulation ? Une question qui reste et restera à jamais sans réponse.

Et si Madame Regond-Planas, simple conseillère municipale lors de la première mandature du maire de 2008 à 2014, avait cautionné le projet d’extension, en 2014, elle devenait Première Adjointe. Le Maire, lui, englué dans un contentieux difficile de surfacturation de travaux qui nécessite le soutien de ses adjoints devient plus tolérant et à l’écoute de son proche entourage.

Il l’autorisera alors à développer l’idée d’un complexe ludique, à proximité de la Salle polyvalente Communautaire et de son habitation, dans le Mas Frère.

Ayant déjà fermé les yeux sur la réalisation d’une piscine réalisée sur un terrain NC (non constructible) touchant sa propriété, malgré le refus préfectoral, elle partagera, en pleine réunion d’un Conseil Municipal, son fantasme tennistique : la construction de tennis couverts.

Présenté en présence de la Présidente du Club local, un projet d’ambition pour compétitions nationales a déjà reçu le soutien de joueurs professionnels. On y adjoint des terrains de boules qui pourront eux aussi permettre des compétitions, une nouvelle mairie, une Rambla, de jolies pelouses avec de jolis arbustes, tout proche eux aussi de la demeure de l’intéressée. Tout cela bien entendu conçu par un architecte parisien à des conditions de prix tout à fait intéressants.

Et voilà, l’affaire est conclue avec le maire, et l’appel d’offres de la construction de la mairie peut enfin être lancé ! Sans que quiconque ait eu un jour son mot à dire !

Aucune maquette de projet ne sera présentée à la population. Pas plus de réunions avec l’ensemble des conseillers municipaux qui auraient pu donner un avis. Et ce projet pharaonique au coût exorbitant pour une commune comme la nôtre, ne correspondant à aucune espérance de la population, voit le jour !

Nous pouvons au moins reconnaître que monsieur le maire a trouvé une remplaçante à sa hauteur. Il y a fort à parier qu’avec madame Regond Planas comme maire, adieu les audits financiers. Nous pourrons alors tous tirer un trait sur les incroyables suspicions de détournement d’argent public qui planent sur les marchés de travaux, votre argent.

Des projets hors normes, inutiles et coûteux, alors que nos services deviennent obsolètes, que nos rues et bâtiments se délabrent jour après jour et que le nom de Saint Genis des Fontaines sonne aux oreilles des propriétaires qui nous quittent comme : « champion des Albères de la taxe foncière ».

Tout cela pour quoi ? Pour qui ?

Pour une poignée de conseillers qui n’ont jamais osé dire : non ? Pour quelques joueurs de tennis privilégiés qui craignent le soleil ou quelques pétanqueurs qui n’en demandaient pas tant ?

Pour les autres habitants de St Genis, nous passons du rêve au cauchemar. Il est temps que cessent ces absurdités, et le plus tôt sera le mieux.

Les conseillers municipaux : Jacques PELET, Sylvia MION, Annick GAYTON, Claude LOBJOIT, Laurent COUNORD

10 Thoughts to “La folie des grandeurs”

  1. Jeannine

    Bonjour
    qu’entendez vous par une piscine réalisée sur un terrain non constructible ? Qu’est ce que c’est cette historie ?
    merci pour vos infos

    1. rédaction

      Des éléments de réponse à votre interrogation.
      La piscine implantée en zone ND du plan d’occupation des sols se situe en contrebas du Mas Frères, en zone inondable par débordement du Ravin de la Barnède.
      Toute occupation des sols ou utilisation dans cette zone est interdite.
      Un refus de permis de construire pour implantation d’une piscine et d’une terrasse a été notifié par le Maire de la commune au demandeur le 11 octobre 2005.
      Référence dossier N° PC6617505A0020

  2. AGASSI André un peu agacé

    Il est à supposer que le club de tennis tient une AG ? Le moment de s’exprimer, d’exiger un vote sur l’opportunité d’une telle salle. A moins que ce ne soit comme en Conseil Municipal, le doigt sur la couture du pantalon. Questions à poser : combien coûtera cette fantaisie, combien coûte l’entretien d’une terre battue (voir sur internet), etc. Et si urgence, demander une AG exceptionnelle, modalités normalement prévue dans les statuts. Changer l’équipe dirigeante. De fait, fonctionner démocratiquement, conception à introduire à St Génis. Pensez, avant, puis, agissez. Et osez dire NON, le seul mot de liberté que je connaisse.
    Et si obstruction, créez une nouvelle association, demandez des heures sur les terrains, que l’on ne pourra vous refuser, car communaux, sinon, cela serait du favoritisme, et à ce sujet, la jurisprudence est claire. Si plusieurs associations, partage !

  3. Nadal

    Tous ne sont pas pour des terrains de tennis couverts. Une idiotie. je vous l’assure. Merci pour dire haut ce que beaucoup commence à penser tout bas. merci
    Nadal

  4. marcellito

    Il est temps que ca change. je suis d’accoord . ca fait toujours du bien un changement et puis vivement quelqu’un qui se soucie des habitants et pas que de sa petite personne. Bravo. trois personnes acquis avotre cause.

  5. Christiane

    Très bien dit. nous sommes avec vous et merci pour tous ceux que vous avez défendus

  6. Michel G

    Nous avons le pouvoir que dans l’urne. il ne faut pas l’oublier. pour ce qui est de la taxe foncière, vous avez raison monsieur counord. pour une même villa (surface, nombre de pièce, terrain, garage…) 200 euros en plus par rapport à saint andré. mais vous le savez déjà. Bravo en tout cas pour ce que vous faites.

  7. Ginette Tinseau

    Que pouvons nous faire pour arrêter cette gabegie ?

  8. Villelonguais

    Il ne faut pas croire que tous les joueurs de tennis soient d’accord avec ce projet. loin de là.

    d’ailleurs il ne faut pas croire que le club se porte aussi bien qu’on voudrait le croire. beaucoup s’en vont. mais il ne faut pas non plus dénigrer le club. c’est dommage tout ce qu’il se passe autour de ca. une grande partie du club est hostile à ce projet (même des proches de la première adjointe )

    Quand on sait que ce club compte tout juste une centaine d’adhérents pour une commune de 2900 personnes et vu le prix que ca va couter on pourrait en faire des choses pour le club, pour d’autres clubs. c’est dommage… POURQUOI un tennis couvert à St genis ? Pour beaucoup de raisons, j’ai moi aussi préféré partir. dommage

    un Villelonguais

    1. Laurent COUNORD

      Soyez certain cher Villelonguais que nous ne souhaitons absolument pas, comme nous l’avons souvent répété, dénigrer le club de tennis de Saint-Génis-des-Fontaines, tout autre club, association, ou qui que ce soit d’autre.

      La gestion municipale est la gestion municipale, et les deux camps, si je peux m’exprimer ainsi, ont des connaissances ou amis dans ce club comme dans toutes les associations Saint-Génisiennes. Nous nous devons de le respecter. Nous sommes aussi les premiers désolés de voir une bonne partie des licenciés s’expatrier vers les communes voisines comme Villelongue dels Monts. Je sais que cette année, ils sont nombreux. Le club de tennis et ses infrastructures auraient dû être pris en meilleure considération depuis bien longtemps.

      Rien n’a changé depuis plus de quinze ans, époque ou mes enfants s’amusaient à taper dans la balle, et ou je me régalais à les regarder. Toujours le même grillage troué, toujours le même sol cabosser et fissuré, les mêmes bancs inexistants malgré un semblant de support béton jonché de canettes et de papier gras qui fleure l’urine sous les herbes folles. Je tire mon chapeau à ceux qui restent, en les suppliant de continuer. Mais de là à imaginer des terrains de tennis couverts, ici, dans une petite commune du sud de la France qui n’a pas de quoi financer un préau à ses écoles, de trouver un terrain pour un centre médical, de payer une navette gratuite pour le village ou de restaurer une salle communale délabrée… Je trouve cela absurde, idiot, et d’un « je m’en foutisme » incroyable envers ses habitants. Une attitude à l’image d’une politique générale qui se moque bien de la pensée du peuple pourvu que ses dirigeants aient ce qu’ils veulent.

      Croyez bien que je me garde là de tout populisme. Je souhaite simplement pour mon village que les choses soient décidées avec concertation, avec une réflexion d’ensemble pour une vision globale, en se demandant à chaque fois qu’elles sont les priorités. Ce n’est pas le cas.

      Pour moi et mes amis conseillers municipaux, il est clair que le tennis a besoin de renouveau. Il pourrait se présenter comme de nouveaux terrains, à ciel ouvert, avec plus de places pour les voitures, les spectateurs et les joueurs. Cela aurait un coût beaucoup moins important. Nous pourrions alors envisager d’autres projets et pourquoi pas celui de voir la pétanque enfin respirer pour ses concours plus importants. Ce n’est bien entendu qu’une vision, mais ne mérite-t-elle pas réflexion ?

      Il faut en finir avec ses projets qui ne voient pas plus loin que le bout su nez de ceux qui souhaitent les porter à terme. Il faut en finir avec ces constructions portées sans aucune vision d’ensemble. Le meilleur exemple est : une école au centre du village, un stade à une extrémité et une salle polyvalente à l’autre. Voilà la réalité de notre village !
      Je suis prêt à parier que si un centre médical se construit à Saint Génis, il sera le plus loin possible de ceux qui pourraient y aller à pied.

      Voilà pour quoi nous nous battons. Pour un développement réfléchi, raisonné, en pensant au bien-être de tous et surtout à notre vivre ensemble. Qu’a fait la municipalité dans ce sens, ces dix dernières années ? Je sais, je me suis moi aussi posé sincèrement la question. C’est triste !

      Laurent COUNORD

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