Le 14 août 1763, un orage particulièrement violent menace notre village. Dès la fin de l’après-midi, les nuages s’amoncellent. Les paysans craignent la colère de Dieu et rejoignent rapidement leur maison. Au sein du monastère, la vie continue, ponctuée par les tâches domestiques et les prières qui rythment celle des Bénédictins.
Comme tous les jours après les vêpres, ils se réunissent dans l’église pour cette toute dernière prière, accompagnés par les nombreux employés au service du monastère et de son curé : cuisinier, valet, volaillère, servante, jardinier, berger… ceci afin de célébrer en communion la dernière prière du jour appelé « Compties ». Comme pour les autres prières, elle commence par le verset « Dieu, viens à mon aide ».
Nous ignorons l’heure exacte à laquelle a été dite cette prière, mais les indices font penser que compte tenu de la période estivale, elle a eu lieu entre 22 h 00 et 24 h 00. L’orage est de plus en plus violent. Malgré les prières, les éléments se déchaînent. Le vent, la pluie, et les éclairs qui zèbrent le ciel font trembler le sol et les maisons.
C’est alors que le drame survient, dans un vacarme terrifiant. Se frayant un chemin par les portes entrouvertes, la foudre frappe au cœur le plus jeune des fidèles, Etienne March, tout juste âgé de 12 ans. Le lendemain, l’émoi sera palpable dans tout le village, car si la colère de Dieu frappait habituellement, champs et près, jamais elle n’avait encore sévi au sein même de l’église.
Rions un peu : Le 14 août 1763, sauf erreur, était un dimanche. Prier Dieu un dimanche qui est son jour de congé n’est pas très raisonnable.