Article et photographie de l’independant – lire l’article sur le site de l’auteur.
L’aire de délestage des gens du voyage ne verra pas le jour à Saint-Génis-des-Fontaines, la préfecture des Pyrénées-Orientales dément en être responsable
Ce lundi 22 juillet 2024, la maire de Saint-Génis-des-Fontaines annonçait que l’aire de délestage pour les gens du voyage ne serait finalement pas mise à disposition sur sa commune, expliquant que le préfet des Pyrénées-Orientales n’avait pas validé le projet, ce que la préfecture dément. Explications.
L’épisode aura duré une dizaine de jours, suscitant débats et interrogations, mais il n’y aura finalement pas d’aire de délestage pour les gens du voyage sur la commune de Saint-Génis-des-Fontaines, ainsi que l’a annoncé la mairie sur sa page Facebook ce lundi 22 juillet 2024.
Le 15 juillet dernier, L’Indépendant relatait la grogne qui s’était élevée parmi les riverains et commerçants situés près de la zone artisanale des Tuileries où la commune envisageait de mettre trois hectares de terrain à disposition des caravanes. Le jeudi précédent, les professionnels implantés sur ladite zone s’étaient réunis pour se concerter et lancer des pétitions contre le projet, qui avait déjà été voté par le conseil municipal dès la fin du mois de mai.
La maire, Nathalie Regond-Planas expliquait cette décision par la nécessité « d’agir plutôt que de subir, que les infrastructures municipales soient prises d’assaut comme on a pu le voir, ou de se voir imposer la réquisition d’un terrain ».
Ce lundi 22 juillet, dans son post Facebook, la mairie rappelait qu’elle avait pris cette décision « afin de se conformer au schéma départemental d’accueil des gens du voyage imposé par l’État aux communautés de communes ». Toujours sur le réseau social, Nathalie Regond-Planas, qui n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations, indiquait que l’avortement du projet faisait suite à une décision du préfet qui « n’a pas validé la proposition émise par la communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illiberis (CC ACVI) et la Ville concernant le terrain de Saint-Genis des Fontaines ».
Article et photographie de l’independant – lire l’article sur le site de l’auteur.
La préfecture des Pyrénées-Orientales dément. Démentir : contredire quelqu’un en prétendant qu’il n’a pas dit la vérité.
Notre maire a donc délibérément menti à la population, sûrement en vue de se sortir la tête haute de cet imbroglio dans lequel elle s’était elle-même mise. Aucun point à l’ordre du jour, nous ne pouvions donc pas être informés en amont. Un vote au conseil alors que le projet était déjà ficelé dans les grandes lignes, notamment avec la préfecture et la communauté de communes. Encore un bel exemple où un élu n’hésite pas à mentir à des fins personnelles.
Nous pouvons nous réjouir de l’aboutissement positif de cette histoire, même s’il faut garder un œil ouvert. Ce qui me fait un peu plus peur, c’est l’absence de code de déontologie politique, et surtout, la vétusté de notre école. Nous dénonçons depuis des années son état lamentable et les risques qu’un état de délabrement avancé, notamment du dernier étage, pourrait engendrer.
Lors des élections municipales de 2020, nous avions, à force d’insistance, visité l’établissement avec Mme Gayton, conseillère de l’opposition. Mme Dupont, déjà secrétaire de mairie, nous vantait la qualité de l’établissement sans s’attarder sur les problèmes de chauffage, de plâtre et de peinture écaillée, d’isolation, d’équipement inadapté et bien d’autres encore. Nous n’avons bien entendu pas eu l’autorisation de visiter le dernier étage que je considère, jusqu’à preuve du contraire, comme insalubre et dangereux pour toute personne se trouvant en dessous, c’est-à-dire, nos enfants et le personnel de l’école.
Un rapport a été émis par la Socotec. Je conseille à tous les parents d’élèves de demander à prendre connaissance de ce rapport et de visiter l’intégralité de l’école afin de s’assurer que vos enfants sont bien pris en charge dans un lieu sécurisé et sécuritaire, et le cas échéant, de demander la rénovation de l’établissement.
Il y a quelques mois, j’assistais à un conseil municipal. La maire expliquait que l’établissement n’avait plus de problème de température, que des radiateurs avaient été achetés et que les températures extrêmes en été étaient sûrement dues au goudron de la cour. Les travaux allaient être faits cet été et sont en cours actuellement. Dans un ou deux ans, la température serait prise dehors pour savoir si d’autres travaux étaient nécessaires.
Je me suis demandé à cet instant, n’étant pas autorisé à prendre la parole, si notre maire faisait une démonstration d’humour et si elle avait pris la température sur la pelouse devant la mairie avant de climatiser l’ensemble du bâtiment !
La seule chose que je veux retenir dans cette histoire est qu’il faut nous méfier, car un mensonge peut en cacher un autre.
Laurent COUNORD