Vœux d’un Saint Genisien

Article envoyé par formulaire  –  de Lobjoit

Il y a près de 3 mille ans, le poète Grec Hésiode affirmait qu’il y avait eu un âge d’or où les humains vivaient en harmonie avec les dieux confortant ainsi le vieil adage populaire suivant lequel « c’était mieux avant ».

Permettez moi de rappeler quelques vérités premières de l’histoire médicosociale de notre humaine condition.
La population mondiale affectée par :
– l’extrême pauvreté (à savoir moins d’1,9 dollar/jour) est passée en 30 ans de 42 % à 10 %,
– le nombre d’illettrés de 80 % en 1900 à 15 % en 2014,
– le nombre d’enfants de 5 à 17 ans au travail de 246 millions en 2000 à 134 millions en 2016,
– l’espérance de vie en 1960 qui était de 54 ans pour les femmes et 50 ans pour les hommes, est désormais de 73 ans pour les femmes et 69 ans pour les hommes en 2015,
– l’inflation était de 14 % en 1980, elle n’est plus que de 1,4 % en 2015,
– le QI moyen a augmenté de 30 points de 1900 à 2013,
– enfin au XVIIIème siècle les Français mangeaient moins que les habitants de l’Afrique subsaharienne actuelle.
La principale explication du bon vieux temps, c’est le manque de mémoire, nous rappelait le chroniqueur Franklin Pierre Adams.
Face à un pessimisme et un déclinisme ambiant, ces progrès fulgurants sont incontestables, il serait pourtant illusoire d’ignorer l’anxiété qui surgit au coeur de nos sociétés occidentales et tout particulièrement des classes moyennes.
Les mondialisation, désindustrialisation, financiarisation de l’économie, dumping fiscal et social, bouleversement climatique et conflit civilomilitaire sources de mouvements migratoires où prospèrent les extrémismes politiques ou confessionnels ainsi que les systèmes mafieux sont autant de motifs qui justifient ces craintes.
Le protectionnisme économique, la remontée des taux d’intérêt et la persistance de bulles financières alimentées par la dette et les conséquences du Brexit menacent notre fragile édifice Européen.
Ces risques s’inscrivent dans une actualité brulante au travers des évènements les plus récents.
Depuis 2008 cette dette mondiale est passée de 142 mille milliards de dollars à 164 mille milliards de dollars en 2015, soit 225 % du Produit Intérieur Brut mondial, du fait d’une économie virtuelle déconnectée de l’économie réelle et ce malgré les efforts des banques centrales.

Dans ce contexte, la dette française près de 100 % de notre Produit Intérieur Brut alimenté par son déficit annuel assombrit l’avenir de la Nation.
Le sentiment, sinon la certitude d’une insécurité économique, sociale, culturelle, alimenté par un multiculturalisme prôné par des apprentis sorciers s’impose inexorablement dans les esprits.
Cette crainte du lendemain est amplifiée par une information standardisée, dématérialisée, dont la vitesse de transmission condamne la pensée au champ stérile de l’instantanéité et à la frustration de ne pouvoir accéder au paradis d’un consumérisme idéalisé, débridé, magnifié, sanctifié.
Le progrès scientifique avec ses bienfaits apparait paradoxalement comme une menace.
L’intelligence artificielle en est une démonstration, au-delà de ses bénéfices potentiels évidents, elle pose la question essentielle de notre libre arbitre, sans parler des risques de piraterie informatique.

Cette fracture sociale, économique, territoriale, culturelle ou technologique constitue un danger mortel pour l’unité de la Nation.
« Les mots sont des armes » nous rappelait le philosophe.
Cette perte de statut que craint cette France périphérique décrit par les socio-démographes se retrouve dans toutes les sociétés occidentales, terreau fertile pour les populismes, notamment pour les prochaines échéances européennes. Soyons attentifs à ne pas condamner nos classes moyennes à s’y précipiter du fait d’un manque voire un mépris technocratique.
La catharsis nationale à laquelle nous assistons à l’occasion de la grande concertation initiée par l’exécutif en est le témoignage.

Les exactions au détriment des personnes et des biens auxquels nous assistons ne peuvent être tolérées.
Nous devons à ce sujet saluer le dévouement sans faille de nos forces de sécurité, police nationale et municipale, gendarmerie, militaires, sapeurs-pompiers, personnels de santé, qui nous protègent au quotidien, parfois au péril de leur vie.
Vivre bien et dignement, cette aspiration légitime à ce que l’Etat apporte une protection économique, sociale et culturelle ne trouvera de réponse que dans la rationalisation de la dépense publique, source de transparence démocratique de baisse des charges sociales, salariales et patronales et donc d’augmentation du pouvoir d’achat, de relance de l’économie et de baisse du chômage.
Cette baisse de la dépense publique ne peut se réduire à une baisse continue des dotations de l’Etat aux communes afin de nous faire payer ses déficits régaliens. La partie de bonneteau fiscal à laquelle nous assistons concernant les taxes locales y trouvera rapidement ses limites.

Et Saint Genis dans tout cela.
Eh bien Saint Genis va engloutir 2,5 millions d’ Euros dans la construction d’une nouvelle mairie !
J ‘ai déjà dit précédemment que les regroupements de communes auxquels nous ne pourrons à terme nous soustraire nous exhortent, nous obligent même à considérer l’avenir avec réalisme et à réfléchir sérieusement aux décisions à court terme.
C’est cela gérer une commune. Savoir où on va et combien ça coûte.
C’est pourquoi nous citoyens, nous voulons connaître le budget global de cet investissement au dela de la simple construction
Chaque année :
L’entretien du bâtiment et des abords
Le coût de l’assurance multirisque
Le montant de la taxe foncière
Le montant de l’équipement des bureaux
Le coût du chauffage, de la climatisation, de l’électricité, de l’eau etc, etc….

Bref, un véritable budget, comme on le fait ailleurs.

Je vous souhaite, malgré tout, une bonne année 2019.

One Thought to “Vœux d’un Saint Genisien”

  1. Sylvia Mion

    Oui Claude je suis parfaitement ton raisonnement et moi aussi je ne supporte pas cette dépense qui n’a pas de réelle justification, si ce n’est la volonté d’un homme de laisser à la postérité un bâtiment public dont il aura été le géniteur. De plus je m’interroge très sérieusement sur l’attitude de notre première adjointe dauphine du Maire qui a priori accepte de voir ainsi dilapidé le trésor de guerre du village durement constitué grâce à nos impôts.Il est vrai qu’un bureau de 40m2 pour elle toute seule c’est tentant, mais qu’elle ne se trompe pas de priorité car les électeurs seront certainement très critiques tant qu’à l’utilisation de leur argent. Il n’est pas trop tard pour réfléchir et surtout demander l’avis de la population à ce sujet. Pour moi le choix est fait 3 millions pour deux nouvelles écoles et une médiathèque OUI, 3 millions pour une nouvelle mairie NON et j’ai signé la pétition

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