Un collectif d’avocats, dont Corinne Lepage, demande l’arrêt du déploiement

Vu sur l’Indépendant.fr publié le 10 avril 2018 – texte envoyé par l’ADREP

Un collectif d’avocats, dont l’ancienne ministre de l’Écologie Corinne Lepage, a annoncé ce lundi vouloir déposer un recours en référé pour demander au gouvernement d’arrêter le déploiement du compteur connecté Linky.

Les juristes mettent en avant différents arguments pour demander à l’État la suspension du déploiement,  par Enedis, de ce compteur dit « intelligent ».

D’abord ils dénoncent le fait que ces compteurs, censés faire faire des économies aux usagers, en suivant leur consommation, ne remplissent pas leur objectif.

Un argument développé récemment par la Cour des comptes dans un rapport où était pointé le fait que ce compteur n’avait pas grand intérêt pour le consommateur. En revanche, pour Enedis (ex ERDF), le gain serait palpable : en analysant la consommation, le gestionnaire du réseau peut adapter à loisir sa production. Lui permettant ainsi des économies certaines.
Surtout, grâce aux relevés à distance permis par ce nouveau compteur, le gestionnaire du réseau pourra aussi faire des économies, non négligeables, de personnel.

Pas intelligent pour l’usager

En gros, Linky serait bien plus intelligent pour celui qui l’installe que pour celui chez qui il est installé… Ainsi, l’appareil ne permet pas à l’usager, par exemple, de connaître sa consommation en temps réel. C’est celle de la veille qui s’affiche.
Qui plus est, cette dernière est indiquée en kilowatt/heure et non en euros. Si cette unité de mesure est compréhensible pour certains, pour beaucoup d’autres un affichage du coût en monnaie sonnante et trébuchante aurait sans doute été plus parlant.

Doute sur les ondes

Enfin, demeure la question des ondes grâce auxquelles Linky envoie ses informations. Un argument, souvent soulevé par les opposants au compteur « intelligent ».

Leurs effets sur la santé ont déjà fait l’objet de deux avis de l’Agence de sécurité sanitaire. Pour l’instance, il ne fait aucun doute que ces dernières « ne sont pas plus dangereuses que celles d’un four à micro-ondes ou d’un téléphone portable ».
Cependant, Corinne Lepage et ses deux confrères réclament la réalisation d’autres études, plus précises, plus poussées pour infirmer au confirmer cette innocuité.

Que les gens aient le droit de refuser 

C’est pourquoi, dans leur action en référé qui sera lancée le 5 juin devant 18 tribunaux de grande instance, le collectif demandera à la justice la suspension par Enedis de l’installation des compteurs Linky (il en resterait 20 millions à installer).

Dernier point : les avocats comptent demander à la justice le droit pour les gens qui n’en veulent pas, de le refuser.