Photographie, Le pont du tech – brouilla.fr
C’est sous le règne de Louis-Philippe en 1841 que les autorités régionales décident d’étudier la création d’une nouvelle route qui permettra aux habitants des nombreuses communes installées sur la rive droite du Tech de rejoindre Perpignan en empruntant un pont qui enjambera la rivière, à la hauteur de Brouilla.
14 communes sont intéressées par ce projet très ambitieux, la ville de Perpignan en a proclamé les avantages. La distance qui sépare Laroque à l’arrondissement de Perpignan est longue de 15.735 km. Une grande partie du tracé n’est pas encore réalisée et il faudra exproprier des propriétaires. Certains d’entre eux se sont déjà engagé à fournir gratuitement les terrains pour faire avancer rapidement le dossier. L’importance de ce pont est telle que beaucoup restent persuadés qu’il sera très vite réalisé.
Voici l’histoire de la construction de ce pont.
En 1844, après avoir étudié un premier tracé, le voyer en chef* indique « Cette voie communicative, qui relie entre elles plusieurs communes, sera solidement établie à peu de frais »
(*Les agents voyers dépendent du ministère de l’Intérieur, véritables entrepreneurs, ils sont responsables de la construction et de l’entretien des chemins vicinaux. Placés sous l’autorité du préfet à partir de 1836, ils sont recrutés localement.)
Le 8 décembre 1848 Louis Napoléon Bonaparte est élu Président de la seconde République
1850 : l’accès au Tech par Saint-Genis des fontaines est réalisé, avec un financement pour le premier tronçon de la route entre Laroque et Saint Genis. (extrait)
1860 : Le pont suspendu à la hauteur d’Elne est en très mauvais état. Les crues successives ont mis à mal la solidité de l’ensemble, le risque de voir s’effondrer le pont est de plus en plus d’actualité. Les partisans de sa reconstruction s’opposent à ceux qui veulent voir enfin se réaliser sur le Tech un pont en maçonnerie, ce qui permettrait ainsi d’accroître les échanges commerciaux entre communes voisines. La liaison Brouilla Villemolaque par Saint-Jean Lasseille est demandée.
Après plus de 20 ans de discussion le pont de Brouilla est ajourné en 1866, par manque de moyens. En fait, ce sont les finances du département qui ne permettent pas une réalisation aussi coûteuse.
En 1870, la faiblesse des pièces de charpente du pont d’Elne, changent la donne. Elles ne permettront pas de passer les tests du nouveau cahier des charges prescrivant une épreuve au poids roulant pour tous les ponts suspendus. La construction d’un pont à la hauteur de Brouilla sera alors relancée.
Les ponts du Riu-Fagès et de l’Agly sont construits, mais il reste pour compléter les travaux, la réalisation d’un pont en maçonnerie sur le Tech. À partir de cette date, les experts s’affrontent et les querelles entre les partisans des ponts suspendus et ceux qui préconisent un pont en maçonnerie, beaucoup plus cher, reprennent de plus belle.
Les événements politiques dramatiques qui s’enchaînent en cette fin d’année 1870 vont stopper net la quasi-totalité des projets. La France est en guerre, les Prussiens font prisonnier l’empereur le 1 septembre. Le 4, la République est rétablie, et le 7 octobre, Léon Gambetta échappe aux prussiens en réalisant une rocambolesque évasion à bord d’un ballon.
Sur une musique de Johann Strauss, découvrons la Polka de Bohème qui fait son apparition dans les bals parisiens en 1844, sa bonne humeur et sa joie saine rend acceptable la position fermée que le couple adopte pour tourner.