Notre histoire : Pont de Brouilla de 1880 à 1890 – suite 3

1880 : La première partie du canal des Albères est terminée et les cultivateurs de la commune de Saint-Genis attendent maintenant avec impatience la réalisation du deuxième tronçon qui ne pourra être envisagé que lorsque les propriétaires se seront regroupés.

Les dépenses du département pour l’entretien et la création des chemins vicinaux s’élèvent la même année à 510 936.70 francs. Ce montant est loin d’être à la hauteur des besoins en infrastructure de notre région. Certains projets ont été menés à bien comme le pont sur la nationale 114 terminé et livré à la circulation, mais le constat est sans appel, « les routes du département sont en mauvais état. Les ingénieurs estiment à 900 000 francs, les frais de réfection de l’ensemble des chaussées » 
Les séances se succèdent au conseil régional. Monsieur Pujol Maire d’Argelès-sur-Mer fervent partisan de la réalisation du Pont de Brouilla est soutenu par le député Vilar, mais l’intervention du préfet repoussera une fois de plus sa réalisation. Monsieur Escanyé eut beau rappeler que le projet fut étudié en 1872, Monsieur Pujol de poursuivre en indiquant que la subvention de l’Etat devrait être moins difficile à obtenir depuis que les communes de ce côté du Tech ont perdu le projet de ligne de chemin de fer, la motion est rejetée.

Il faudra attendre août 1882 pour que deux projets de constructions de pont soient de nouveau présentés. Leur coût identique : 700 000 francs. La commission technique optera pour une réalisation avec tablier métallique.
Un an plus tard, le chemin de Palau à Saint-Génis des fontaines, très fréquenté, est classé en première catégorie. Il était grand temps, car de nombreuses réparations devenaient urgentes. Les subventions exceptionnelles se succèdent, mais cette fois encore, le ministère de l’Intérieur pour une autre infrastructure. C’est le projet du pont d’Espira qui obtiendra 244 000 francs de subvention.

La loi du 5 avril 1884 bouleverse le jeu politique local. Quelle que soit l’importance de la commune, les maires et leurs adjoints ne seront plus nommés par le Préfet, mais seront désormais élus par le Conseil municipal. La durée du mandat est de 4 ans.

Le commerce se développe sur l’ensemble de la région et les deux-ponts ne suffisent plus à écouler correctement la circulation qui s’est fortement accrue ces dernières années. Il est relevé sur l’année 1884 que le poids seul, des liqueurs fabriquées à Thuir a dépassé les 5 000 tonnes. Les routes sont défoncées, sillonnées d’ornières.

En juillet 1885, il reste 308.428 kilomètres de chemins vicinaux subventionnés à entreprendre. Monsieur Toubert, voyer en chef du département, malade depuis quelques années, prend sa retraite. Ses absences répétées avaient pour conséquence d’aggraver considérablement le retard pris sur certains chantiers.
Son remplaçant, monsieur Pujol aura un avis négatif sur la construction de ce pont. Il prétendra que « le moment n’est pas opportun pour entreprendre une telle opération ». Même après la noyade de Monsieur André Borreill, charretier de son état, noyé avec ses chevaux en tentant de franchir le Tech.

Le 3 avril 1889, l’entrepreneur Monsieur Bartissol propose de faire un rabais de 100 000 francs sur la construction du pont en laissant aux communes une partie de financement réduite, à savoir 112 500 francs. Les conseils municipaux sont convoqués, sur les dix communes concernées, huit refusent de prendre part au financement, contestant l’intérêt d’un tel ouvrage. Le Conseil municipal de Brouilla vote une enveloppe de 5 400 francs, celui de Saint-Genis 9 500 francs. L’agent voyer en chef fera remarquer dans un compte-rendu que tout cela est bien loin du compte. Il insiste en indiquant que l’État n’acceptera pas de donner sa subvention tant que les communes ne se seront pas un peu plus engagées.

Vers 1880, Georges Clemenceau dira de cette danse venu d’Amérique du Sud « On ne voit que des figures qui s’ennuient et des derrières qui s’amusent ». Il faut oser à cette époque s’aventurer dans des lieux peu fréquentables, pour découvrir le tango

 

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