Notre histoire : indemnisations des Dégâts causés par les Intempéries dans les Années 1760…

Des pluies diluviennes s’abattirent sur le Vallespir en 1729, 1732, 1765, 1772, entre autres.

Les Communautés de Saint-Genis des Fontaines, Cabanes, et Vileclare subirent des dommages considérables. Monsieur l’Intendant de la Province du Roussillon vint en aide aux communautés en accordant une diminution sur le montant de la capitation. Mais la réduction de l’impôt était dérisoire par rapport à l’ampleur des dégâts.

En Avril 1766, à la suite des inondations de l’Automne 1765, les pertes furent évaluées à 28 175 livres. Monsieur l’Intendant accorda un dégrèvement de 1 154 livres sur le montant des impositions. Mais la Communauté n’ayant pas acquitté la totalité des impôts, le receveur retint l’impayé. Les Saint-Genisiens se partagèrent le reliquat, soit 704 livres 19 sols 5 deniers.

Le 7 Décembre 1772, le Tech, grossi par de fortes précipitations, ravagea les propriétés riveraines. A la requête des batlles et des consuls de Saint-Genis des Fontaines et Cabanes, Messieurs Jean Galangauet, Pierre Badie, Pagès de Villelongue dels Monts, désignés pour expertiser les dommages, adressent le 3 Février 1773 leur rapport, accompagné de la lettre suivante adressée à Monseigneur l’Intendant de cette Province du Roussillon, Conflent, Cerdagne et Comté de Foix.

« Les Communautés des habitants et des tenanciers de Saint-Genis des Fontaines et Cabanes, desquelles les bailles et les consuls sont les organes, viennent d’essuyer les pertes les plus considérables et dont partie est irréparable, par la crue survenue le 7 Décembre, lors de l’inondation dont cette province a été affligée.

La pluie et la grêle qui tombèrent dans cette partie avec tant d’abondance que de rapidité, ont emporté partie de terrein* et des bois qui avaient été plantés le long du Tec, à la partie appelée le « salitar » de Brulla, ont dans tout le terroir de Saint-Genis emporté grande partie de fruits qui se trouvaient semés et ont même entraîné la terre et ont formé des creux qui ne pourront être comblés de longtemps. Il serait infini et même impossible de tracer icÿ* le portrait effroyable des calamités dont les membres de ces Communautés ont été affligés, ce qui sera plus particulièrement constaté par l’inspection de ces lieux qui sera faite par des experts que votre Grandeur faira* commettre, auxquelles fins les dites Communautés y ont recours, pour, après cette vérification, être accordées telles indemnités qu’il appartiendra.

Sur ces considérations, les Communautés exposantes espèrent, Monseigneur, de vos grâces, qu’il sera procédé à une expertise par tels experts qui seront commis pour constater les pertes souffertes aux dits terrains, pour après leur rapport être ordonné ce qu’il appartiendra et être adjugé telles indemnités que de raison aux membres des dites communautés, proportionnellement aux dommages soufferts ; supplient votre Grandeur d’expédier à ces fins, les ordonnances convenables et les membres des dites Communautés ne cesseront des faire des vœux au Ciel pour la conservation de votre Grandeur et son illustre famille. »

Les expertises et contre-expertises terminées, les indemnités sont calculées. Les dégâts s’élèvent à 15 349 livres. L’Intendant de la province accorde une réduction sur le montant de la capitation, de 103 livres pour l’année 1773, de 51 livres pour l’année 1774.

En Novembre et Décembre 1777, les inondations causent de nouveaux dégâts. Après enquête, Sa Majesté accorde une indemnité de 134 livres qui sera partagée par l’abbé de Saint-Genis, entre les propriétaires sinistrés.

 

*Vieux français

Texte de Louis Boulet, paru sur document ASVAC, Patrimoine et Culture

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